Amiante : l'anxiété, un frein au suivi médical ?

Des chercheurs de l'Université de Brest ont étudié l'impact de l'anxiété de travailleurs ayant été exposés à l'amiante dans le cadre de leur suivi médical.

Le 9 décembre 2024

Image produit

Amiante : l'anxiété, un frein au suivi médical ?

Des chercheurs de l'Université de Brest ont étudié l'impact de l'anxiété de travailleurs ayant été exposés à l'amiante dans le cadre de leur suivi médical.

L'étude

Des chercheurs de l'Université de Brest ont publié une étude sur la prise en compte de l'anxiété du patient dans les consultations de suivi post-professionnel et post-exposition.

Le document publié examine les impacts psychologiques de l'exposition à l'amiante et les dispositifs de suivi post-professionnel (SPP).

Contexte et objectifs des SPP (Suivi Post-Professionnel)

  • Nature des SPP : Le suivi post-professionnel vise à détecter précocement des maladies liées à l'exposition à des substances cancérogènes, notamment l'amiante. Ces consultations concernent des retraités exposés durant leur carrière.
  • Faible recours : Malgré leur importance, le taux de participation reste faible en raison de la complexité administrative, du manque d'information et de l'anxiété des bénéficiaires.

Impacts psychologiques liés à l'amiante

L'étude met en avant certains principes : 

  • Connaissance de l'exposition :

      • Les personnes conscientes de leur exposition à l'amiante ressentent souvent une anxiété accrue. Cela s'accompagne de stratégies de déni ou de minimisation pour gérer cette angoisse.
      • La présence de plaques pleurales ou d'autres marques peut générer une détresse psychologique disproportionnée par rapport au risque médical réel.

 

  • Effets des informations et examens médicaux :
      • Recevoir des informations ou passer des examens (comme un scanner thoracique) peut soit réduire l'incertitude et rassurer, soit exacerber l'anxiété, surtout en cas de résultats ambigus ou pathologiques.
      • Les examens médicaux révèlent parfois des anomalies bénignes mais anxiogènes, impactant négativement le moral des patients.

 

  • Gestion par les médecins :

      • Les consultations sont adaptées pour tenir compte de l'anxiété des patients. Les médecins utilisent des approches dialogiques et pédagogiques pour équilibrer entre information des risques et apaisement.
      • Dans certains cas, un soutien psychologique est recommandé pour aider les patients à mieux gérer leur anxiété.

Conclusions de l'étude

L'étude indique en conclusion :

  • Obstacles au recours aux SPP : L'anxiété, combinée à des démarches administratives lourdes, limite l'efficacité de ces dispositifs.
  • Recommandations :
      • Intégrer un accompagnement psychologique pour améliorer l'adhésion des bénéficiaires.
      • Simplifier les processus administratifs et renforcer la communication autour des SPP.

Le document met en lumière l'importance de considérer l'anxiété comme un frein majeur au dépistage et à la prévention des maladies liées à l'amiante.

Exemple d'actions menées par les médecins du travail

Les consultations de SPP et SPE sont marquées par une forte anxiété chez les patients, qui attendent avec appréhension les résultats des examens.

Deux études de cas illustrent comment les médecins du travail gèrent cette anxiété :

    • Cas n°1 : un ouvrier retraité exposé à l'amiante et aux rayonnements ionisants refuse de passer un scanner thoracissque. Les médecin déconstruit ses argelents et cherche à le rassurer tout en maintenant la nécessité de l'examen.
    • Cas n°2 : un enseignant exposé à l'amiante dans un gymnase exprime son anxiété et ses difficultés administratives. Le médecin l'écoute; le rassure et lui propose un accompagnement psychologique.

 

Pour en savoir plus et bénéficier de notre veille réglementaire et normative, nous consulter.

 

Management
du risque sanitaire

Parce que le pire est prévisible,
nous vous préparons pour le meilleur.

Trouver mon agence