Enrobés amiantés : confirmation de l'exposition des travailleurs
L'INRS a publié en décembre 2015 le résultat d'une étude de cas, intitulée "Exposition à l'amiante chrysotile lors de travaux sur chaussées amiantées". De nombreux revêtements routiers (couches supérieures ou inférieures) contiennent des fibres d'amiante (jusqu'à 2 % en masse). Cette étude s'est limitée aux fibres de type "chrysotile" (l'actinolite notamment a été écartée). 53 chantiers ont ainsi été suivis.
Le 29 janvier 2016
Travaux sur enrobés amiantés : rappel du rôle du donneur d'ordre par l'INRS
L'INRS a publié en décembre 2015 le résultat d'une étude de cas, intitulée "Exposition à l'amiante chrysotile lors de travaux sur chaussées amiantées". De nombreux revêtements routiers (couches supérieures ou inférieures) contiennent des fibres d'amiante (jusqu'à 2 % en masse). Cette étude s'est limitée aux fibres de type "chrysotile" (l'actinolite notamment a été écartée). 53 chantiers ont ainsi été suivis.
Cette étude est riche d'enseignements. En voici une synthèse :
- "La responsabilité du repérage de l'amiante dans les matériaux incombe aux donneurs d'ordre"
- "En présence d'amiante, l'entreprise doit évaluer les niveaux d'empoussièrement émis lors des opérations de retrait des revêtements réalisés dans le cadre de réfections totales de chaussées ou d'aménagement urbains de transport en commun (sous-section 3) et lors de simples interventions de maintenance de type rebouchage de nids de poules ou encore carottages (sous-section 4)"
- "Des efforts de la part des organismes de contrôle (prélèvements air) pour améliorer la qualité des prestations de mesurage et fiabiliser les donnéees exploitées dans cette étude sont indispensables"
- "Les opérations de dépavage, pelletage-décroutage-déconstruction, carottage, réparation de nids de poule et thermo-décapage se traduisent pas des empoussièrements inférieurs à 5 fibres/litre"
- "Les opérations de fraisage, burinage et sciage présentent les empoussièrements les plus élevés, les valeurs pouvant atteindre 39,4 f/l pour un opérateur au sol lors du fraisage, 968 f/l lors du burinage et 95,6 f/l lors du sciage. Ces valeurs sont le reflet de modes opératpores inadéquats"
- "La valeur de 10 f/l est dépassée dans 17,9 % des cas"
- "Le conducteur de la pelle mécanique peut être exposé à plus de 10 f/l, et celui de la balayeuse à plus de 5 f/l"
- "Les opérations réalisées par des opérateurs avec outil et engin sans cabine (fraiseuse) sont les plus exposantes"
- Dans 80 % des cas, les préleveurs par carottage n'émettent pas de fibres de chrysotile
- "Aucun dépassement n'a été observé en limite de chantier"
- "Les niveaux d'empoussièrement environnementaux supérieurs à 5 f/l correspondent à des opérations de sciage et de fraisage mesurées dans l'enceinte de la zone de travail".
L'INRS, suite à cette étude de cas, a émis des recommandations et notamment :
- Prévoir un approvisionnement en eau suffisant par rapport à la taille du chantier pour travailler à l'humide.
- Prévoir une emprise suffisante du chantier adaptée à la nature des travaux et délimitées par des grilles de type Heras protégées avec des films étanches prenant en compte la zone de stockage des déchets et la zone de contamination des engins et travailleurs.
- Arroser avant et pendant le traitement de la chaussée avec de l'eau en quantité suffisante.
- Prévoir des dispositifs de gestion des eaux contaminés.
- Utiliser les engins cabines fermées et dotées de système de filtration avec des filtres HEPA.
- Porter les masques sur une peau bien lisse.
- Effectuer des mesures d'empoussièrement pendant le traitement des enrobés et d'effectuer systématiquement en parallèle un prélèvement du matériau traité. En cas de résultat négatif au niveau des prélèvements dans l'air, la vérification de la présence d'amiante dans le matériau devra être réalisée.
L'INRS conclut que "le rôle du donneur d'ordre dans l'évaluation préalable des risques est fondamental. cet acteur est responsable de l'identification de l'amiante dès la phase d'avant-projet, par des repérages avant travaux qui lui permettront, notamment, de déterminer si l'opération relève de la réglementation amiante et, selon sa nature, de la classer en sous-section 3 ou 4, avant de consulter les entreprises".
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