Amiante : vers une nouvelle méthode de diagnostic du mésothéliome (cancer) ?

Une étude publiée en mai 2025 par l’Université de Sienne propose une avancée significative dans la compréhension des effets de l’exposition à l’amiante sur le développement du mésothéliome pleural malin (MPM), un cancer "rare" et agressif.

Le 2 juin 2025

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Découverte de nouveaux marqueurs potentiels liés à l’exposition à l’amiante dans le mésothéliome pleural malin

Temps de lecture estimé : 5 min – Catégorie : Recherche scientifique / Innovation

Une étude publiée en mai 2025 par l’Université de Sienne propose une avancée significative dans la compréhension des effets de l’exposition à l’amiante sur le développement du mésothéliome pleural malin (MPM), un cancer "rare" et agressif.

Un profil génétique spécifique à l’exposition à l’amiante

Grâce à l’analyse d’échantillons issus du projet TCGA-MESO, les chercheurs ont comparé les profils d’expression génétique de patients atteints de MPM exposés ou non à l’amiante. L’étude a permis d’identifier 105 gènes différentiellement exprimés, dont 25 gènes surexprimés et 80 sous-exprimés chez les patients exposés.

Parmi les gènes surexprimés, certains sont déjà bien connus des scientifiques et des professionnels médicaux :

  • MT1G et MT1DP : impliqués dans la détoxification des métaux lourds et la régulation du stress oxydatif.

  • MMP1 : lié au remaniement de la matrice extracellulaire et fortement associé à l’exposition à l’amiante.

  • HP (haptoglobine) : marqueur potentiel en raison de ses propriétés antioxydantes.

D’autres gènes, comme SNCA et RYR1, encore peu explorés dans le contexte de l’amiante, ouvrent de nouvelles pistes de recherche, notamment en lien avec la ferroptose et l’homéostasie calcique.

Vers de nouveaux biomarqueurs

Du côté des gènes sous-exprimés, l’étude signale une perturbation de la matrice extracellulaire et de la membrane plasmique, affectant l’adhésion cellulaire et l’intégrité tissulaire. Des gènes tels que COL4A1, IGFBP7, NPPB, FOXL1 ou encore HEPH ont montré une corrélation avec les mécanismes de carcinogenèse induite par l’amiante.

Un potentiel diagnostic et pronostic

Les chercheurs insistent sur l’intérêt de ces "signatures transcriptomiques" comme base de développement de biomarqueurs pour :

  • améliorer le diagnostic précoce du MPM,

  • affiner les stratégies thérapeutiques personnalisées,

  • et limiter le recours à des techniques invasives.

Limites et perspectives

Malgré la pertinence des résultats, les auteurs soulignent les limites de l’étude :

  • taille réduite de l’échantillon (25 patients),

  • incertitudes liées aux données d’exposition déclaratives.

Des études complémentaires sont prévues pour valider expérimentalement les gènes les plus prometteurs via des techniques telles que l’immunohistochimie ou le "Western blot".

Cette étude constitue une étape essentielle dans la compréhension des mécanismes moléculaires liés à l’amiante et ouvre la voie à l’identification de nouveaux outils de diagnostics pour le mésothéliome pleural malin.

Sources :
Rosati D. et al., From asbestos exposure to carcinogenesis: Transcriptomic signatures in malignant pleural mesothelioma, Experimental and Molecular Pathology, 20 mai 2025. 

 

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2025 05 Etude cancer amiante

 

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