Modes opératoires amiante : des failles persistantes dans l’application des bonnes pratiques
Un récent bilan mené par la DREETS et la CARSAT des Pays de la Loire met en évidence des lacunes préoccupantes dans les modes opératoires des entreprises intervenant sur des matériaux amiantés en sous-section 4. L’étude, réalisée en 2024, montre que malgré une bonne structuration des procédures, certaines faiblesses doivent être corrigées d’urgence.
Le 17 février 2025
Modes opératoires amiante – Une nécessaire montée en qualité
Temps de lecture estimée : 5 min
Catégorie : veille réglementaire professionnels exposés à l'amiante
Modes opératoires amiante : des failles persistantes dans l’application des bonnes pratiques
Un récent bilan mené par la DREETS et la CARSAT des Pays de la Loire met en évidence des lacunes préoccupantes dans les modes opératoires des entreprises intervenant sur des matériaux amiantés en sous-section 4. L’étude, réalisée en 2024, montre que malgré une bonne structuration des procédures, certaines faiblesses doivent être corrigées d’urgence.
Des points positifs encourageants
Parmi les avancées notables, l’analyse a révélé que :
- 89 % des modes opératoires respectent l’exigence d’un seul processus.
- La gestion des déchets s’améliore avec l’intégration croissante de Trackdéchets.
- Les équipements de protection collective et les combinaisons à usage unique sont bien intégrés dans les protocoles.
Des insuffisances critiques à corriger
Cependant, plusieurs manquements préoccupants persistent :
-
Évaluation de l’empoussièrement : une faille majeure
- Seuls 59 % des modes opératoires s’appuient sur une base de données fiable pour estimer l’empoussièrement.
- 36 % ne précisent aucun niveau d’empoussièrement, ce qui empêche une évaluation correcte du risque.
-
Décontamination et hygiène insuffisantes
- 22 % des procédures ne mentionnent aucune modalité d’habillage/déshabillage.
- 44 % seulement incluent une douche d’hygiène dans le processus de décontamination.
-
Protection des travailleurs : un équipement incomplet
- 1/3 des documents omettent la mention des sous-vêtements à usage unique, augmentant le risque de dispersion des fibres.
- L’utilisation d’appareils de protection respiratoire inadaptés a été relevée dans certains cas.
-
Organisation du travail et suivi médical insuffisant
- 15 % des modes opératoires dépassent la durée réglementaire de vacation (6 heures).
- Seuls 6 % des documents font référence à un avis médical ou du CSE.
Un outil d’autoévaluation pour améliorer les pratiques
Face à ces constats, les institutions ont mis à disposition un outil d’analyse interactif pour aider les entreprises à évaluer et améliorer leurs pratiques. Cet outil permet de vérifier la conformité réglementaire des modes opératoires et d’identifier les points à améliorer.
Une responsabilité partagée
L’amélioration des pratiques ne pourra se faire qu’avec un engagement renforcé des entreprises, des donneurs d’ordre et des instances médicales. La protection des travailleurs exposés à l’amiante impose une vigilance accrue et le strict respect des exigences réglementaires.
Plus d'explications, en vidéo.
Pour en savoir plus et bénéficier de notre veille réglementaire et normative, nous consulter.
Management
du risque sanitaire
Parce que le pire est prévisible,
nous vous préparons pour le meilleur.
