Plus de difficultés à se protéger de l'amiante pour les femmes ?
L’Anact a publié en septembre 2025 un guide méthodologique destiné à aider les entreprises à intégrer une évaluation différenciée des risques professionnels entre les femmes et les hommes dans leur DUERP (Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels). Parmi les risques chimiques à considérer, l’exposition à l’amiante et au plomb est citée comme un exemple emblématique de danger reconnu par le Code du travail qui inclut déjà des restrictions spécifiques pour certains groupes, notamment les femmes enceintes et allaitantes.
Le 21 octobre 2025
Amiante et plomb : une vigilance renforcée dans le cadre du DUERP différencié
Temps de lecture : 3 min – Catégorie : réglementation / santé au travail
L’Anact a publié en septembre 2025 un guide méthodologique destiné à aider les entreprises à intégrer une évaluation différenciée des risques professionnels entre les femmes et les hommes dans leur DUERP (Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels).
Parmi les risques chimiques à considérer, l’exposition à l’amiante et au plomb est citée comme un exemple emblématique de danger reconnu par le Code du travail qui inclut déjà des restrictions spécifiques pour certains groupes, notamment les femmes enceintes et allaitantes.
Des risques pas si neutres
Bien que le Code du travail ne prévoie que peu de dispositions différenciées selon le sexe, l’exposition au plomb et à l’amiante fait figure d’exception. Ces agents chimiques, bien connus pour leurs effets toxiques, sont susceptibles d’impacter différemment la santé des femmes et des hommes selon leur biologie (système hormonal, fertilité) et leur métabolisme.
Par exemple :
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Les particularités hormonales (cycle menstruel, grossesse, ménopause) peuvent influencer la toxicocinétique de certains agents chimiques.
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Le plomb est un perturbateur endocrinien avéré, avec des risques accrus pour la reproduction chez les femmes comme chez les hommes.
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L’amiante, même à faibles doses, est classé cancérogène, et les études évoquent une possible vulnérabilité accrue chez certaines travailleuses dans des environnements mal ventilés ou non adaptés.
Un équipement encore inadapté
Autre point souligné dans le guide et constaté régulièrement en formations et sur chantiers : les équipements de protection individuelle (EPI) sont encore souvent conçus pour un « homme moyen ». Or, dans des contextes de désamiantage ou de travail exposé au plomb, des masques inadaptés à la morphologie féminine peuvent altérer l’étanchéité et donc la protection.
Une meilleure prévention par la différenciation
Le guide recommande :
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Une analyse sexuée de l’exposition aux agents chimiques comme l’amiante et le plomb.
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L’intégration de ces risques dans les fiches par unité de travail du DUERP, en précisant les impacts différenciés possibles.
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L’implication des référents égalité et santé dans l’analyse et la mise en place de mesures spécifiques (formations, équipements adaptés, organisation du travail, etc.).
En résumé, intégrer l’amiante et le plomb dans une approche différenciée des risques professionnels, ce n’est pas discriminer : c’est mieux protéger, en tenant compte de leur réalité biologique et professionnelle.
Sources :
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Anact, DUERP : Réaliser une évaluation différenciée des risques professionnels pour les femmes et les hommes, septembre 2025.
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