Effets du vent sur un chantier de retrait d'amiante : parution d'une étude
La maîtrise de la dépressurisation des zones de confinement est essentielle lors des opérations de désamiantage afin d'éviter la dispersion des fibres d'amiante dans l'environnement. Une récente étude scientifique a mis en évidence l'impact du vent atmosphérique sur cette dépressurisation, soulignant ainsi des risques de rupture du confinement.
Le 19 mars 2025
Effets du vent sur la dépressurisation en désamiantage : une étude révélatrice
Temps de lecture : 5 min
Catégorie : Recherche et innovation
La maîtrise de la dépressurisation des zones de confinement est essentielle lors des opérations de désamiantage afin d'éviter la dispersion des fibres d'amiante dans l'environnement. Une récente étude scientifique a mis en évidence l'impact du vent atmosphérique sur cette dépressurisation, soulignant ainsi des risques de rupture du confinement.
Une expérimentation en soufflerie
Des tests ont été réalisés sur un modèle réduit d'un bâtiment équipé d'un système de ventilation mécanique, visant à maintenir une dépressurisation de -20 Pa. Différentes conditions de vent (vitesses et directions) ont été simulées pour analyser leurs effets sur la stabilité du confinement. Les pressions internes et externes ont été mesurées afin d'identifier les risques de fuites d'air.
Des résultats alarmants
L'étude révèle que :
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Une dépressurisation de -20 Pa ne garantit pas une étanchéité parfaite : des fuites locales peuvent se produire là où la pression externe est inférieure à la pression interne.
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L'effet du vent est crucial : plus la vitesse du vent est élevée, plus le risque de rupture de confinement augmente, notamment au niveau des zones de séparation des flux d'air sur les façades du bâtiment.
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Le modèle de ventilation SYLVIA validé : il permet de prévoir avec une précision inférieure à 10 % les variations de pression et les risques de fuites.
Le modèle SYLVIA est un modèle de réseau de ventilation développé par l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN). Il est utilisé pour prédire la pression interne et évaluer les risques de fuites dans des environnements où une dépressurisation est nécessaire pour confiner des polluants, comme dans les chantiers de désamiantage ou les installations nucléaires.
Quelles conséquences pour le désamiantage ?
Face à ces conclusions, plusieurs recommandations s'imposent :
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Surveiller en temps réel la pression différentielle interne-externe pour anticiper d'éventuelles fuites.
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Adapter la dépressurisation en fonction des conditions météorologiques, notamment en augmentant le seuil de -20 Pa lorsque les vents sont forts.
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Réviser les normes actuelles, qui ne prennent pas toujours en compte l'impact du vent sur l'efficacité du confinement.
Vers une évolution des réglementations ?
De nombreux pays imposent des seuils de dépressurisation standardisés (à partir de -5 Pa selon les réglementations nationales), sans considérer les effets du vent. Cette étude souligne la nécessité d'une approche plus dynamique, ajustable aux conditions extérieures, afin d'optimiser la protection des travailleurs et de l'environnement.
Source : "Atmospheric wind effects on depressurization for indoor asbestos pollution containment: Experimental analysis and a ventilation network model validation", Building and Environment, février 2025.
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