Les effets médicaux du port d'un Appareil de Protection Respiratoire (APR) sur un travailleur (amiante, plomb,...)

Le port d’un appareil de protection respiratoire (APR) est indispensable dans de nombreuses activités où les mesures de prévention collective ne suffisent pas, notamment lors des opérations de retrait ou de confinement de matériaux amiantés. Un article récent de l’INRS (TC 183, juin 2025) apporte un éclairage complet sur les effets physiologiques et psychologiques du port d’un APR ainsi que sur la nécessaire compatibilité avec l’état de santé du travailleur.

Le 26 juin 2025

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Appareils de protection respiratoire : une vigilance accrue dans les opérations amiante

Temps de lecture : 6 min – Catégorie : Réglementation / Santé au travail

Le port d’un appareil de protection respiratoire (APR) est indispensable dans de nombreuses activités où les mesures de prévention collective ne suffisent pas, notamment lors des opérations de retrait ou de confinement de matériaux amiantés. Un article récent de l’INRS (TC 183, juin 2025) apporte un éclairage complet sur les effets physiologiques et psychologiques du port d’un APR ainsi que sur la nécessaire compatibilité avec l’état de santé du travailleur.

Une exigence de santé pour un équipement critique

L'amiante, en tant qu’agent chimique cancérogène, impose aux entreprises d'intégrer le port d’un APR dans leur plan de prévention. Mais si ce port est un rempart essentiel contre l’inhalation de fibres, il engendre une contrainte physique non négligeable.

Le document de l’INRS rappelle que les APR – qu’ils soient filtrants ou isolants – exercent une résistance respiratoire, augmentent l’inhalation de CO2 (à cause de l’« espace mort » du masque) et peuvent provoquer des troubles cardiorespiratoires, neurologiques, voire psychiques comme de l’anxiété ou des crises de panique.

Des profils à risque dans le désamiantage

Le texte met en garde contre certaines pathologies chroniques qui peuvent altérer la tolérance au port d’un APR. Sont notamment concernés les travailleurs atteints de BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive), d’asthme sévère, de pathologies cardiaques, neurologiques (épilepsie, céphalées) ou psychiatriques (claustrophobie, troubles anxieux), ainsi que les femmes enceintes. Chez ces personnes, le port prolongé d’un APR peut entraîner une gêne accrue, voire des risques de décompensation en cas de chaleur, d’effort physique ou de stress. Les désamianreurs sont particulièrement concernés par cette analyse, qui doit être prise en compte dans l'évalusation des risques réalisée par l'employeur.

En milieu amiante : quelles précautions renforcer ?

Un chantier de désamiantage concentre plusieurs facteurs de pénibilité : températures élevées, confinement, charge physique importante, port combiné d’EPI (combinaison, gants, lunettes…). Ces obligations peuvent renfocer les gènes ou risques liés au port d'un APR indiqués dans l'article.

Le rôle central du médecin du travail

Dans un protocole de suivi adapté, le médecin du travail évalue la compatibilité entre le port de l’APR et l’état de santé du salarié, à partir d’un examen clinique orienté et, si besoin, d'examens complémentaires (ex. : spirométrie). En cas d’intolérance ou de contre-indication, des aménagements de poste ou un changement d’APR peuvent être envisagés. Le suivi est renforcé pour les postes à risque, comme le désamiantage, bien que le port d’un APR ne déclenche pas à lui seul un Suivi Individuel Renforcé (SIR). Bien entendu, les essais d'ajustement (fit test) demeurent une obligation essentielle dans la prévention du risque.

Sources :
INRS, Références en santé au travail, n°182, article TC 183, publié en juin 2025. 

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